NOTRE TOUR DU MONT BLANC EN UN JOUR(TMB)

Ride your dream

If you dream it , you do it 

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Oui, nous en avions rêvé et nous l’avons fait …620 fadas au départ et 387 fadas finishers, certes tous étions bien préparés mais seulement  le mental et les ennuis mécaniques ont fait le tri sur cette épreuve. Un autre facteur important est le temps, mais nous avons eu la chance de faire cette cyclo sous des conditions météo des plus favorables.

Que d’émotions durant toute cette journée qui a débuté à 5 heures, que d’émotions à l’arrivée : un mélange de rires et de pleurs, oui on a souffert mais qu’est-ce qu’on aime ça, quelle magnifique cyclosportive ! Oui magnifique cyclosportive car la veille durant le briefing, les organisateurs ont bien souligné que nous étions présents pour être finisher peu importe le chrono. Une cyclosportive sans classement,  simplement 19 heures pour couvrir les 330 km avec 8000 m d’élévation…et juste avant le départ  le speaker a rappelé plusieurs fois qu’être finisher sur le TMB est déjà énorme comme objectif.

Il est évident que modestie et humilité sur cette épreuve sont les deux mots à retenir. Les « coups de moins bien »  sont fréquents, le doute peut s’installer et …on a vite fait de rentrer à la maison.

Pour la préparation de cette épreuve Florian et moi avons enchaîné en juin, le Lyon Mont Blanc (Aller / retour) 400 km avec 6000 m d’élévation, le Défi Bugiste 207 km avec 7000 d’élévation, l’Ardéchoise Vélo Marathon 278 km avec 5400 m d’élévation, les Fondus de l’Ubaye  258 km et 7000 m d’élévation et enfin la cyclosportive des Copains où nous avons coaché deux prétendantes à l’Embrunman 2018 …

En résumé  depuis le début de l’année nous avons fait à peu près 5000 km mais avec beaucoup de dénivelé. Pour ceux qui veulent entreprendre un tel défi " le TMB" , nous pensons que c’est le tarif minimum…

eek    Détail de cette magnifique journée :   eek

Il est 2 h 30 quand la montre sonne, je me lève discrètement afin de ne pas gêner Florian encore endormi dans le Trafic. Une habitude, me lever entre 2 h 30 et 3 heures avant le départ pour manger, cela m’a réussi pour d’autres défis et j’applique la règle que m’a imposée mon fiston Mathieu.

Après cette bonne collation, je m’allonge à nouveau et écoute une musique douce…4 heures il est l’heure, nous sommes sur le parking du Signal, le lieu du départ de la course, les commodités sont à côté c’est un bon plan.

Nous avons même droit à un café servi par l’organisation que nous apprécions. Après vérification de l’éclairage obligatoire, nous nous rendons dans le SAS de départ. Il y a du monde au col des Saisies, 620 personnes avec l’éclairage c’est féérique, la température est de 7, 5 ° C, il ne fait pas très chaud, les vêtements adaptés sont de rigueur.

Il est 5 heures, nous voilà partis pour la descente dangereuse du col des Saisies. C’est avec prudence que nous abordons cette descente, ensuite le parcours est assez roulant jusqu’à la première difficulté du jour Vaudagne. Je me sens bien et j’envoie, j’arrive au premier ravito et récupère mon premier sac avec des affaires plus légères, laisse mes affaires plus chaudes (l’organisation propose le dépôt de deux sacs aux ravitos de nos choix, nous avons choisi le premier ravito à Vaudagne et l’avant dernier à Bourg Saint Maurice), j’en profite pour manger, me désaltérer et remplir mes poches. Florian arrive juste et clin d’œil de connivence à partir de maintenant chacun va faire sa course.

Après cette première difficulté, le parcours est très roulant et on trouve souvent des cyclos avec lesquels on peut faire un bout de chemin, s’entraider, rouler ensemble, sucer les roues ...Je ferai le col des Montets avec un jeune stéphanois qui a la délicatesse de me tenir compagnie durant cette deuxième difficulté…

Ensuite on enchaîne avec le col de la Forclaz qui n’est qu’une mise en bouche de ce défi, tout se passe très bien, je le connais pour l’avoir fait au moins deux fois, ensuite la descente sur Martiny est toujours aussi vertigineuse mais jusque-là que du bonheur. J’arrive aux Valettes,  le premier contrôle de la journée et deux heures d’avance sur la barrière horaire.

A partir de maintenant et après 108 km de course, les plats de résistance commencent sur les pentes à fort % du col de Champeix, je fais le choix de rester en 39 / 30 sur cette ascension mais ça le fait...Tiens revoilà le stéphanois, il grimpe bien, impossible de le suivre …Je ne le reverrai pas…

Après ce col, nous enchainons avec le col du Grand Saint Bernard, beaucoup de circulation ce n’est pas très agréable, le vrombissement des motos sous les tunnels est stressant.

Ah j’oubliais, une charmante Suissesse me permet d’aller me soulager sur le trône de sa somptueuse maison, heureusement pour elle, elle n’a pas eu réellement le choix….Mais merci c’était sympa…

C’est reparti mais le haut du col du Grand Saint Bernard est dur, est-ce que je  paie  mon 39 / 30 dans Champeix ? Obligé de passer en 30 / 30 un vrai escargot ! Je me fais rattraper par de nombreux cyclos…Le doute …Mais le sommet est là, j’en profite pour sortir les produits conseillés en cas de coup de mou (ce ne sont que des compléments alimentaires, barres énergétiques et gels) mais comme je n’ai pas l’habitude je mets en œuvre et ça marche…Merci pour les conseils et le coaching.

Je négocie bien la descente très dangereuse vers Aoste, et trouve des collaborateurs pour affronter le vent de face dans la vallée de l’Aoste, puis j’aborde le Petit Saint Bernard sans souci majeur. Les jambes sont revenues et j’envoie en 39 / 30.

Arrivé au contrôle à Bourg Saint Maurice, la barrière horaire est toujours à deux heures, tout va bien, pas de nausée, je mange un peu de salé, un peu marre du sucré …

C’est parti pour l’avant dernière difficulté de la journée le Cormet de Roselend , je ne le connais pas, et là un coup de fatigue, heureusement le 30 / 30 est là, et j’avance comme un petit escargot dans le Cormet de Roselend. Je me fais rattraper par un belge très sympa qui lui avait un coup de mou dans le Petit Saint Bernard, nous échangeons et j’apprends qu’il était également sur l’Ardéchoise Vélo Marathon, on refait la course mais il a les jambes et ne peux le suivre …

Avant de me laisser souffrir et finir ce col,  il a la délicatesse de me demander si j’ai besoin de ravitaillement, j’lui dis simplement :

 « Envie d’eau gazeuse !

 - Pas de souci, ma femme qui m’assiste va vous faire passer une bouteille ».

 J’arrive à la hauteur de son épouse et voilà que j’avale une bouteille d’eau pétillante, du coup ça me retape et finis plus facilement les dernières difficultés d’un col dont je ne voyais plus la fin …

Au Cormet de Roselend la barrière horaire est toujours à deux heures, j’aborde la descente de ce col et je retrouve les jambes dans le col des Saisies. Je suis heureux de terminer en 17 h 02 min ce magnifique défi…

J’attendrai Florian, qui a une toute autre histoire sur ce parcours, il a  lié d’amitié avec des cyclos allemands, des moments très forts que lui seul pourra vous faire partager, solidarité, entraide, rires et pleurs dès leur arrivée, très émouvant…un TOUR DU MONT BLANC  quoi !

Je ne remercierai jamais assez ceux qui ce 15 juillet ont eu des pensées positives à mon égard, ceux qui m’ont encouragé par mail, ceux qui m’ont laissé des messages vocaux,  ceux qui m’ont encouragé via SMS (ils sont nombreux et je vous ai lu presque en temps réel car je me suis permis chuuut !!! de lire les SMS sur le vélo et qu’est-ce que ça fait du bien de se sentir soutenu comme je l’ai été).

Je veux terminer ce récit en remerciant plus particulièrement Florian avec qui nous avons préparé cet objectif depuis bien longtemps.

Encore une fois, je ne cesserai de dire et de redire que nous sommes tous capables de dépasser nos limites mais attention chacun son Everest, avec ses possibilités et avec du plaisir …car même s’il y a une grande part de souffrances, il y a en retour un bonheur difficilement quantifiable tant il peut durer …une euphorie post exploit (ce n’est pas de moi mais la personne se reconnaîtra en me lisant) .

Et comme dit la maxime d’un de mes amis

«  TOUTE SENSATION AGREABLE EST LA BIENVENUE »

Georges et plus que FADA …


Date de création : 18/07/2017 # 00:37
Dernière modification : 18/07/2017 # 00:37
Catégorie : - année 2017
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