EMBRUNMAN DE GEORGES 2014

Une pensée pour mon ami MARCO qui était l’un de mes premiers supporters …Les coups de téléphone d’avant  et après défis m’ont manqué mais tu m’as aidé durant tout ce magique Triathlon.

Une pensée pour tante AUGUSTA …..

Le film de cette merveilleuse journée  (Durée 6 mn)   cliquez ICI

et ci-dessous le résumé détaillé de cette longue journée

Vendredi 15 août 3h 30 mn

La montre sonne, c’est l’heure de manger la journée va être longue même si les deux jours précédents ont servi à emmagasiner  beaucoup de sucres lents, mais il ne faut pas trop manger quand même, les sensations de lourdeur dans l’eau « ce n’est pas top ».

Je sors sans trop de bruit de la voiture sans réveiller Sylvie …Et non zut elle est réveillée…Je prépare tout de même une bonne collation et à 4 h 00 je retourne me coucher et m’endors jusqu’ à 5h 02…A ce moment-là  mon voisin MARCEL  s’approche de moi, il est déjà prêt à en découdre et moi je m’affaire ….MARCEL me prête de la vaseline pour les échauffements  dus à la combinaison…Je lui dis que pour éviter toute buée dans les lunettes il suffit de mettre du gel douche sur les lunettes et surtout de les bien les rincer « échange de bons procédés ».

Nous sommes au camping municipal d’Embrun, situé au plan d’eau le lieu même où se trouve le parc à vélo et donc le départ de la natation …Nous voilà tous les deux dans la nuit noire avec notre caisse et tout le barda pour une petite marche de 500 m. Plus on avance, plus de gens s’affairent : le parc à vélo est ouvert depuis 4 h 45 …la musique commence à retentir le speaker annonce la présence de tous les favoris, il nous parle d’un temps propice à de nouveaux records sur cet Embrunman.

Il est désormais 5 h 50, un coup de starter et les filles se jettent à l’eau 10 mn avant les gars …La musique est de plus en plus forte il y a énormément de monde et à 6 h 00 un deuxième coup de starter ce sont les gars qui se lancent dans l’aventure …

Pour ma part, c’est clair je laisse la place à tous les concurrents pressés, la natation ce n’est pas ma tasse de thé …pourvu que je ne me noie pas !!!

Le premier tour du plan d’eau se passe pas mal, je garde le cap, et juste avant d’aborder le deuxième tour les deux premiers à la natation me doublent …Ils vont sortir de l’eau en 50 mn …J’entame simplement mon deuxième tour mais je suis toujours heureux comme un poisson dans l’eau d’ailleurs déjà fini …Je sors de l’eau et Sylvie m’annonce mon temps  1 h 44 mn …Je suis satisfait et vous comprenez mieux pourquoi la natation n’est pas ma tasse de thé. Du coup en sortant de l’eau comme l’organisation prévoit du thé et bien j’en profite.

A titre indicatif, je suis à ce moment-là  1154ème  sur 1240 au départ.

Je rejoins le parc à vélo et après avoir enfilé la tenue vélo, rempli les poches de nourriture, je suis prêt  à affronter les 188 km et 5000 m d’élévation …

Sylvie est là et me demande si ça va, je la rassure et je lui dis «  c’est ok ».

La première côte est un peu dure, c’est la transition natation vélo, je ne suis pas à mon meilleur niveau mais je commence à rattraper quelques  participants. Ensuite arrive Savines Le Lac et là « j’envoie » et je rattrape de plus en plus de vélo…Sylvie est un peu plus loin  à BARATIER (au 44 ème km)  , je la vois et nous échangeons un grand sourire qui en dit long sur mon état de fraîcheur, je suis heureux la machine est en marche.

Je passe Clément sur Durance, puis Guillestre sans arrêter un instant de rattraper des vélos, j’ai les jambes  et je pense bien sûr à boire et à m’alimenter.

J’arrive au pied du maestro «  le col de l’IZOARD », j’ai exactement 2 heures pour le gravir avant la barrière horaire, c’est beaucoup et peu à la fois il ne faut pas de « coup de mou ». Je suis dans ma bulle, je ne pense pas au km mais je connais ce col et son altitude exacte. Je suis plutôt fixé sur mon altimètre et les % de la pente, j’ai une excuse si ça va moins vite c’est que les % sont violents ce n’est pas ta faute mais celle de la pente, je positive. Je me remémore le défi bugiste fait en juin cette année avec Alain et Florian (208 km avec 7000 m d’élévation mais sans barrière horaire).

Je dépasse encore beaucoup de cyclos qui peinent  dans ce col classé hors catégorie, j’arrive à Casse Déserte je suis à 2 km du sommet et il me reste 150 m d’élévation c’est largement bon pour la barrière horaire !!!!

Il est 12 h 40 (barrière horaire à 13 h 10)…Et là au col, je vois Michel et Cathy qui suivent à moto Marcel mon voisin de camping. Je suis heureux ils m’ont attendu, je vais les saluer et les remercier pour ces encouragements qui me vont droit au cœur, je suis ému…Ces encouragements  vont m’aider pour la suite. J’apprends à ce moment-là que Marcel qui s’engage pour la première fois dans ce défi est sorti de l’eau en 1 h 19 (Bravo Marcel !…) .

Cathy enverra à Sylvie  une photo et mon heure de passage à l’IZOARD, ce qui l’a rassurera.

Après avoir récupéré ma collation personnelle au col de l’IZOARD et après les échanges émouvants avec Cathy et Michel, je me lance dans une descente rapide …

A Briançon le vent « en plein nez » , mais j’ai toujours les jambes et je continue à doubler des vélos…Attention la deuxième grosse difficulté vélo arrive c’est la côte PALLON ( nous sommes au      144ème km) , ça dure peu mais c’est du « vrai dur pendant 2 km … » Et là vous savez quoi et bien Annick et Jean Marc sont là rien que pour moi…Annick à la photo et Jean Marc court à côté de moi , je suis très ému et j’ai du mal à retenir mes larmes ….Cette montée d’adrénaline va me booster et « j’envoie » à nouveau ….Je rattrape Marcel ( Un être hors du commun qui se lance pour la première fois sur ce défi sans jamais avoir parcouru une distance supérieure à 130 km et 3500 m d’élévation) , un petit mot en dépassant Marcel ….Un peu plus loin je rattrape Denis , nous échangeons un petit mot sympa , je lui dis à tout à l’heure sur le marathon…J’ ai toujours la niaque et je continue à dépasser des cyclos …

Attention Georges il reste CHALVET, …et  bien CHALVET « la bête noire » de tous les cyclos qui connaissent l’Embrunman. Au pied de CHALVET je vois Sylvie et je lui crie « CA VA LE FAIRE CETTE ANNEE !!! »  Sylvie était déjà au courant de mes temps de passage à l’IZOARD (par les enfants qui me suivent en temps réel sur internet  et par  Cathy et Michel) à PALLON (par Annick et Jean Marc), au PONT NEUF (par les enfants ….). Je passe CHALVET et  j’arrive au parc à vélo  à 16 h 24 mn …j’ai plus de 6 heures pour faire mon marathon et comme en 2010 je me dis que c’est gagné …Georges tu seras finisher 2014…On me propose un petit massage avant le marathon, deux jeunes étudiants en kiné s’occupent de moi …que c’est agréable. A ce moment de la course je suis 725ème sur 1240 au départ, j’ai bouclé le parcours vélo en 8 h 24 mn.

Le marathon d’Embrun est particulier, un dénivelé de 400 m (un marathon est généralement plat), il faut gérer.

Jean Marc  est là de nouveau et m’accompagnera sur  presque 2 km de montée que nous faisons en marchant (% trop élevé), nous avons le temps d’échanger …je suis encore très ému …et puis  ensuite Sylvie à vélo qui me suivra durant tout le marathon. Elle anticipera et je serai encouragé par tous les groupes de supporters…Sa technique à elle « Derrière, en rouge, il s’appelle Georges et  il est cuit» ! Que d’olas et encouragements pour Georges…C’est plus facile de faire un marathon  avec cet échange d’énergie.

Cependant je vais à une petite allure je me fais rattraper … Denis me dépasse au 12ème km du marathon il a un bon rythme, bravo Denis.

J’ai la chance grâce à Sylvie et  mes fils d’avoir des informations sur ma course, je sais également qu’ils m’ont suivi toute la journée via INTERNET.

Je croise Marcel  (Exceptionnel Marcel qui se lance sur le marathon sans jamais avoir couru plus de 20 km)

Je passe la ligne d’arrivée avec Sylvie il y a encore beaucoup de monde …C’est impressionnant de voir cela, je termine le marathon en 5 h et 19 mn. Je boucle ce magnifique Embrunman en 15 h 45 mn.

J’attends Marcel qui sera FINISHER également, nous nous congratulons et c’est un bon moment partagé.

Nous sommes 963 finishers sur 1240 participants et je termine 863ème.

Le lendemain Marcel, ses filles Lola et Maëlle, Cathy, Sylvie et moi allons à la remise des récompenses et nous en profitons pour arroser cette médaille et ce maillot de FINISHER.

Je vois en face de moi un autre Marcel qui a l’air très disponible, c’est ZAMORRA le vainqueur, je m’approche …et super  il y a un interprète, nous lui posons quelques questions sur son entrainement et sur sa course. Il nous dit que c’est son Embrunman le plus dur car le vent l’a gêné sur le parcours vélo et un peu sur la course à pied. Effectivement le record de Marcel ZAMORRA  sur l’Embrunman est de 9 h 36 mn (réalisé en 2010) et cette année il gagne en 10 h 02, cela me réconforte sur mon bon chrono vélo.

Je terminerai en remerciant tous ceux qui par leur présence, leur coup de téléphone,  leur sms, leur geste,  leur pensée m’ont permis de me booster dans les moments difficiles….

Je suis convaincu que nous pouvons tous repousser nos limites, que chacun peut se surpasser, que chacun peut atteindre son Everest. C’est souvent dans la douleur que l’on trouve du plaisir et ce sont les émotions qui génèrent du bonheur, c’est difficile à exprimer mais c’est mon ressenti…

Nous sommes tous capables d’être finisher d’un défi qu’il soit sportif, associatif, sans frontière, professionnel…Il faut croire en ses possibilités c’est tout, on laisse les préoccupations de côté, on rentre dans sa bulle et on va  jusqu’au bout.

Et comme  dit la maxime de l’un de mes amis,

« TOUTE SENSATION AGREABLE EST LA BIENVENUE »

Le film de cette merveilleuse journée  (Durée 6 mn)   cliquez ICI


Date de création : 28/08/2014 # 00:24
Dernière modification : 28/08/2014 # 00:24
Catégorie : - année 2014
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