Mon Embrunman 15 août 2010 : 2 H : 00 mn Je me réveille 1h avant que ne sonne ma montre calée sur 3 H : 00 mn, cependant j’ai bien dormi, mais dès lors le stress arrive, « je fais l’épreuve dans ma tête », j’ai un peu peur et redoute la natation, cependant dans le gite sympa tout le monde dort encore. En faisant le minimum de bruit, je me force à avaler un petit déjeuner copieux, eh Oui Mathieu (mon fils aîné) m’a bien précisé de manger 3 heures avant l’effort. Il faut dire que depuis plus d’une semaine Mathieu devient mon Coach, toutes les conversations téléphoniques que nous partageons tournent autour du Triathlon et il me précise : « Si tu ne fais pas d’effort reste au vert, un peu de sucres lents si tu vas marcher avec Maman ou si tu envisages une petite sortie natation, vélo ou course à pied, et fais attention sur l’épreuve de natation de ne pas te griller, gardes en pour le Vélo et le Marathon ». 3 H 00 mn Le petit déjeuner est avalé, dans le gite ça commence à bouger et pendant que tout ce petit monde se prépare pour un petit déjeuner très matinal j’en profite pour m’allonger un moment et je savoure avec émotion tous les SMS et messages d’encouragement. Cependant je « flippe » un peu, la peur de ne pas terminer ce défi. 4 H 10 mn C’est le départ pour se rendre au plan d’eau, le parc à vélo est ouvert à partir de 4 H 00 mn. La veille nous avions reconnu les lieux et accroché le vélo comme il se doit avant le début de la compétition, 5H 00 mn pour arriver au parc à vélo me semble une heure raisonnable. 5 H 10 mn Me voilà dans le parc à vélo, tous les concurrents ne sont pas arrivés, je prends mon temps pour me préparer, je n’ai pas besoin de faire la queue pour aller une dernière fois me soulager. Il est 5 H 30 mn et je suis prêt à effectuer les 3 K 800 m de natation, mais avant je vais échanger quelques mots avec la seule personne que je connaisse, c’est Denis M du triathlon d’Oullins. Nous avons Denis et moi nagé tous les mardis à la piscine de Givors sous la direction d’Eric, Denis nage très bien, il envisage de faire le parcours natation en 1 H 10 mn, je bénéficie des derniers bons conseils de Denis. 5H 45 mn L’animateur annonce le départ imminent des filles, 10 mn avant les gars, premier coup de starter et voilà les filles dans l’eau. Nous nous rapprochons de l’eau, l’animateur parle de plus en plus fort, la musique qui me prend les tripes est également de plus en plus forte. Il y a beaucoup de public, je cherche comme un enfant apeuré un visage connu (Clément me dira plus tard qu’il m’a repéré, mais je ne l’entendais pas). D’énormes encouragements d’un public matinal, c’est très chaleureux, je suis partagé entre un sentiment de bonheur et de peur c’est étrange . 6 H 00 Le starter retentit, nous entrons dans une eau à 20 ° C, et c’est parti pour un premier tour du plan d’eau. Le premier tour se passe bien malgré la grande difficulté de tenir le cap, arbitres et organisateurs sont toujours là pour me rappeler plus à droite, plus à droite j’ai le sentiment de me faire gronder, je n’y peux rien il fait nuit j’ai de la difficulté à voir ces bouées. Quelle est ma surprise lorsque j’aborde le deuxième tour, j’entends Clément « Vas y- Papa », je retourne la tête et prends le temps de faire un petit signe de la main. J’aperçois des visages connus tous présents pour m’encourager. Je suis heureux et j’aborde ce deuxième tour encore plus motivé, je ne dois pas « décevoir mon public ». Il est 7 H 35 mn , je sors de l’eau avec les encouragements de mes proches, je prends mon temps car j’avais prévu 1 H 45 mn et je sors en 1 H 35 mn ( à ce moment la de là compétition je suis 839 ème / 890 au départ) , puis j’enfourche ma monture et j’entends d’une voix grave connue un « allez JO !! », Mais bien sûr c’est Berny mon beau frère (Berny me fait la surprise d’être là, mais il y a déjà plusieurs années il m’a dit Jo si tu fais l’Embrunman, je serai la pour t’encourager, merci Berny). Il fait beau, je n’ai plus peur, un sentiment de joie m’accompagne dans la première grande difficulté de la journée : une bosse de 7 km avec des % entre 9 et 11 %. Je connais cette bosse je suis venu en repérage avec mon pote Jean Louis une dizaine de jours auparavant. Je suis bien , j’avale les kilomètres , je suis à 80 % de ma VMA et je rattrape des concurrents. J’arrive à Baratier pour la première fois de la journée à 9 H 15 mn et là , j’aperçois dans l’ordre , Clément , Joffrey, Marion, Florence, Martine, Sylvie, Auréline, Mathieu, et puis bien placé un peu plus loin je reçois une bonne tape pleine d’énergie dans la main c’est BERNY. Tous ces encouragement me vont droit au cœur et me boostent. Je continue en direction de Guillestre en passant par St André d’Embrun, une route magnifique mais très accidentée. Je suis toujours très bien et ne cesse de m’alimenter avec des fruits secs ( figues de préférence) et des super concentrés de pruneau de mon ami Michel ( mon mamichou). De fait je ne m’arrête pas aux ravitos, je prends seulement un bidon plein ( l’organisation a prévu un bidon vide contre un bidon d’eau, de coca ou de boisson énergisante). Parfois j’arrive à prendre un morceau de banane ou d’orange . Il est 11 H 15 mn et me voilà au pied du MAESTRO « le col de l’IZOARD », désormais tout à gauche (30 X 25), c’est difficile pour tout le monde mais je continue à doubler des concurrents. Je passe les lignes droites à fort % situées après le petit village d’ARVIEUX et très décourageantes, voilà enfin les virages de l’IZOARD, très forts % mais plus agréable que ces interminables précédentes lignes droites. Devant moi un maillot du triathlon d’Oullins, mais c’est Denis M, Denis me dit « J’ai un coup de mou » je lui réponds « Pense bien à t’alimenter, le col n’est pas loin.. » effectivement nous sommes environ à 5 km du sommet. J’arrive au col à 12 H 35 mn, barrière horaire fixée à 13 H 10 mn : premier gros objectif atteint. Je prends le temps de récupérer mon ravito perso (que l’organisation a fait suivre au col). Puis un petit doute, j’ai du mal à avaler un des quatre sandwichs préparés la veille avec du pain aux céréales, saucisson et fromage de brebis. Puis je bois un thé chaud, enfile mon coupe vent et aborde la descente vertigineuse qui m’emmène jusqu’à Briançon. Nous sommes désormais l’après midi, le vent s’est levé, après Briançon vent fort en pleine face, j’attends avec impatience une autre difficulté du parcours vélo la côte de PALLON, comme son nom l’indique ce n’est pas très long, environ 2 km de très très dur (entre 12 et 14 %) mais après 120 km de course ça calme En ce qui me concerne, PALLON se passe bien et je continue à rattraper quelques concurrents Il ne me reste plus que la grande et dernière difficulté du parcours vélo, la bête noire de tous c’est CHALVET, car après 180 km de course il reste 4, 5 km avec des % entre 9 et 11 %. Je commence donc les premiers lacets de CHALVET et j’entends Clément : « C’est PAPA
» .
J’arrive au parc à vélo il est exactement 16 H 07 mn, je prends tout mon temps car à ce moment là je réalise enfin que je vais aller au bout de l’EMBRUNMAN. Il me reste pas loin de 6 H 20 mn pour faire le Marathon, même si je dois ramper, je finirai Tiens une charmante jeune fille s’approche de moi et me propose « Un petit massage », je lui réponds « bien volontiers ». Après ce massage réparateur, je prends le temps de me changer, il est 16 H 20 mn. Je pars sur le Marathon. Je suis pratiquement accompagné par mes proches durant tout le Marathon, Clément ne cesse de prendre des photos, mon coach perso Mathieu qui me demande toujours comment je me sens, je lui réponds que je n’ai pas encore marché, que je m’arrête contrairement au vélo à tous les ravitos, et que ma moyenne pour l’instant est entre 8, 5 et 9 km / h
Mathieu me trouve toujours très bien et ne cesse de m’encourager. Pour la deuxième fois de la journée je passe dans ce lieu qui m’émeut : BARATIER (la famille DALMAIS faisait partie des bénévoles sur l’EMBRUNMAN 2003 à BARATIER) et là je vois Sylvie et Marion qui m’encouragent et m’accompagnent quelques dizaines de mètres. Ensuite j’aborde le deuxième tour (le parcours du Marathon = 2 tours identiques de 21 km avec 400 m d’élévation), le temps se gatte et un violent orage éclate. Mathieu me cherche sur ce deuxième tour et me propose un vêtement chaud, effectivement il ne fait pas chaud, je double même une fille qui finira avec une couverture de survie. Beaucoup de concurrents ont enfilé un sac poubelle, pour ma part j’ai un peu froid, j’ai des douleurs mais je relativise quand je repense au 100 km de MILLAU 2009 et au Paris Brest Paris 2007
Il est 20 H 50 mn, je passe à BARATIER pour la dernière fois de la journée, et là surprise encore une fois, abrités sous un pont tous mes supporters sont là, je termine ce Marathon avec des ailes, je double encore quelques concurrents, il reste 7 km. La ligne d’arrivée n’est plus très loin, et en accord avec l’organisation , tous mes proches passent la ligne d’arrivée avec moi, c’est super et c’est bien sûr plus facile de faire un Marathon dans ces conditions. C’est fantastique, il y a encore beaucoup de public. Après avoir franchi la ligne d’arrivée, je tombe dans les bras de Sylvie, puis des accolades avec tous mes proches. On me remet la médaille et maillot du finisher 2010. Deux minutes après je tombe à nouveau dans les bras de Sylvie, je lui dis que je reviendrai, pas l’année prochaine mais dans deux ans, pour mes 50 ans, elle acquiesce. Ensuite Sylvie et Clément m’accompagnent au parc à vélo pour récupérer mes affaires et mon vélo. Denis M , juste arrivé, vient vers moi et nous nous congratulons, lui est heureux il a amélioré son temps et moi je suis aux anges je termine très bien ce premier EMBRUNMAN, nous nous disons à demain pour la remise des récompenses et pour une petite bière bien méritée. Retour au gîte, mes supporters ont une petite faim, j’aspire à m’allonger mais ne résiste pas au fumet. Je passe une très bonne nuit. Le lendemain matin nous prenons notre temps, la remise des récompenses ne commence qu’à 10 H. Il fait très beau, c’est agréable, Clément me fait signe, le vainqueur de l’épreuve Marcel ZAMORA est disponible pour un autographe et une photo. Nous nous approchons de Marcel et il paraphe le maillot de Clément et nous faisons des photos. Pendant que Marcel ZAMORA va chercher sa récompense, je ne peux m’empêcher d’aller voir son coach, très disponible lui aussi. Nous échangeons quelques mots en anglais, je lui demande une semaine type d’entrainement pour Marcel, il me répond : 600 km vélo, 80 km CAP et 25 km natation. Je n’oublierai jamais ce premier et oh combien magnifique Embrunman et je tiens bien sûr à remercier mes proches qui m’ont soutenu sur les trois parcours. Je n’oublierai pas de remercier tous ceux qui par leurs SMS, leurs messages m’ont boosté et rassuré avant le départ. Je tiens également à remercier tous ceux qui ce 15 août ont eu une pensée pour moi qui m’a donnée des ailes dans le col de l’IZOARD, la côte PALLON, la bête noire CHALVET et sur le Marathon. Je ne peux oublier de remercier les Coach de l’ESL Ternay Denis C et Alain qui m’ont appris à courir et fourni une combine de natation adaptée. Je remercie également Eric, maître nageur à la piscine de Givors pour tous les bons conseils donnés durant toute cette année. Concernant le vélo, je crois posséder une des clés pour réussir l’Embrunman. Georges
Les photos de Clément et Joffrey cliquez ICI
A titre indicatif , je termine 620ème sur 759 FINISHER, nous étions 890 au départ...
Date de création : 23/08/2010 # 01:11
Dernière modification : 08/09/2010 # 17:25 Catégorie : - année 2010 Page lue 14271 fois |